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Activités coopératives dans une situation dynamique : le travail d'une équipe d'acousticiens
    




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Par Christophe MUNDUNTEGUY
munduteg@cnam.fr

et

Françoise DARSES
darses@cnam.fr

Laboratoire d'Ergonomie
Conservatoire National des Arts et Métiers
41, rue Gay-Lussac - 75005 PARIS

et

Pascale SOULARD
pascale.soulard@artis-facta.com

ARTIS FACTA - Ingénierie des Facteurs Humains
51, rue de l'Amiral Mouchez - 75013 PARIS
Tél : +33 1 43 13 32 33 - Fax : +33 1 43 13 32 39 *

Paru dans les actes du XXXIIIème de la Société d'Ergonomie de Langue Française (SELF), Paris.



Résumé

L'objectif de cette étude est de mettre en évidence les diverses formes de coopération qui sont développées par des opérateurs acousticiens de l'aéronavale au cours de leur activité de recherche et pistage de sous-marins. Actuellement, ces opérateurs disposent de consoles indépendantes les unes des autres, dépourvues de la possibilité d'échanger des informations et de travailler collectivement sur des données partagées. Nous montrons que trois modes de coopération, fortement dépendants des phases de l'activité et de la dynamique du processus sont utilisés par l'équipe acoustique : la coopération verticale distributive, la coopération verticale distributive avec négociation et la coopération horizontale collaborative. Pour chacune d'entre elles, nous présentons nos recommandations pour la conception des futures générations de systèmes d'aide à la détection acoustique.

Mots clés : Coopération, diagnostic collectif, contrôle de processus




Introduction

La recherche que nous présentons a été engagée dans l'objectif d'identifier le rôle de la coopération au sein de la cellule acoustique des équipages aéroportés chargés des tâches de détection sous-marine. Cette recherche a été conduite conjointement par une institution publique (le CNAM) et un cabinet de consultant (ARTIS FACTA), en partenariat avec Thomson Marconi Sonar et la DRET (pour la Division Générale de l'Armement).

Cette recherche est issue du constat de l'existence - indubitable, mais jusque là ignorée par les concepteurs de systèmes - d'une grande part d'activité collective au sein de la cellule acoustique d'un équipage de l'aéronavale lors des tâches de pistage de sous-marins. Or, en fournissant aux opérateurs acousticiens des consoles indépendantes les unes des autres, conçues pour supporter l'activité d'un opérateur seul mais dépourvues de la possibilité d'échanger des informations et de travailler collectivement sur des données partagées, on se prive des moyens d'assister - par des dispositifs techniques appropriés - des phases d'activité cruciales à la réussite d'une mission de recherche et de pistage de bâtiments sous-marins.

A plusieurs égards, le temps est une dimension cruciale dans cette activité. Le processus est dynamique : le sous-marin évolue indépendamment des actions entreprises par l'équipe de l'aéronavale qui doit contrôler cette évolution. Le coeur du travail de l'équipage consiste donc à reconstruire l'historique de la situation, à anticiper sur les déplacements probables et à déterminer les moyens techniques nécessaires au contrôle du processus. Mais au sein même de l'équipage, la synchronisation (des actions, mais aussi des raisonnements) est cruciale pour la réussite de la mission : chaque cellule doit contribuer en temps requis à l'analyse de la situation et à la mise en oeuvre des moyens de contrôle du sous-marins.



1. L'activité de la cellule acoustique

Les acousticiens (également nommés JEZ), au nombre de trois, sont dénommés 1er, 2ème et 3ème selon leur grade et leur expérience. Ils s'occupent de la partie acoustique des missions de la patrouille maritime. C'est sur leur activité que notre étude a plus particulièrement portée. Ils sont membres d'un équipage composé de 13 personnes : chef de bord, pilote, mécaniciens, radio, navigateur, radariste, coordinateur tactique (TACCO) et acousticiens.

Deux acousticiens (JEZ 2 et 3) effectuent à partir de leur console l'analyse des signaux captés par les bouées acoustiques larguées depuis l'avion. Chacun des acousticiens dispose d'un poste de travail similaire et indépendant. Mais l'activité des deux opérateurs est loin d'être solitaire : il s'agit d'un réel travail d'équipe. Un autre acousticien (dit JEZ 1), plus expérimenté, se place entre les deux précédents. Pourvu d'un poste informel, sans console ni siège, il assure un rôle crucial de coordination et d'analyse au cours des différentes phases de la mission (veille, détection, pistage, classification). Dans le même temps, il contrôle et filtre les informations acoustiques transmises vers le coordinateur tactique, afin que celui-ci dispose d'informations fiables pour la gestion de la situation tactique.

Après avoir mis en place le système technique (configuration des consoles après largage et partage de bouées), les acousticiens entament la phase de veille qui s'achève avec le premier contact puis recommence lorsque les deux acousticiens l'ont perdu. L'objectif de cette phase est de détecter un signal acoustique émis par les bouées, qui traduit l'existence plus ou moins proche du sous-marin recherché. Une fois ce signal détecté, les acousticiens entament une phase de pistage. Il s'agit de garder le contact avec le sous-marin. Les résultats des analyses acoustiques sont immédiatement transmis au TACCO, qui les utilise pour choisir le lieu où les prochains barrages de bouées seront largués.



2. Le pistage de sous-marins : élaborer collectivement des diagnostics

Pister un sous-marin, c'est contrôler un processus dynamique et autonome. Cette activité concerne tous les membres de l'équipage, et pas seulement les acousticiens.

  • Le contrôle est indirect : il ne peut se réaliser qu'au travers des informations délivrées par les capteurs (les bouées), à partir desquelles les opérateurs doivent faire des inférences sur les variables cruciales du process (changements de route, de vitesse ou d'immersion du sous-marin). Cet accès indirect aux variables cruciales du process rend très importante l'élaboration et le test d'hypothèses.
  • Le processus est dynamique : le processus à contrôler évolue selon une dynamique temporelle qui lui est propre. L'étendue du champ de supervision (c'est-à-dire le nombre élevé de variables à contrôler) rend évidemment difficile la gestion cognitive (maîtrise du raisonnement causal) de ces environnements dynamiques.(Hoc 1989a, 1989b, 1993, 1996).
  • Le processus est autonome : à l'inverse de la plupart des situations dynamiques pour lesquelles l'opérateur interagit avec les causes du processus dans l'objectif d'en modifier le cours (tous les grands processus industriels en général), l'activité des acousticiens porte sur une situation dynamique autonome puisque l'opérateur ne peut - et ne doit , - intervenir sur le déplacement du sous-marin. Le processus ne peut pas être régulé mais juste interrogé à partir de la détection des signaux. Les actions entreprises (qui sont les décisions de largage de bouées) ont donc pour objectif d'élaborer une représentation de la situation permettant de suivre l'évolution du bâtiment.

Une mauvaise maîtrise de la surveillance de la route du sous-marin conduit à perdre trace du bâtiment, échec pouvant avoir d'importantes répercussions sur le but de la mission. Cette situation se rapproche de la gestion de situations de crises (maîtrise des incendies, par exemple - Rogalski &Samurçay, 1993), où les opérateurs ne possédent aucune prise sur la cause du processus, leur rôle étant de juguler le déroulement du processus afin d'éviter des situations de catastrophe.

Le diagnostic que fait l'équipage embarqué peut être schématisé comme dans la figure suivante. On voit que la tâche prescrite des acousticiens est restreinte à celle de "fournisseurs" d'informations, lesquelles sont communiquées au reste de l'équipage via le téléphone de bord. On montre dans la section suivante que l'activité réelle de ces opérateurs dépasse largement ce rôle.

Activite equipage aeronavale

Figure 1 Schématisation de l'activité de l'équipage de l'aéronavale



3. La réalit é du travail des acousticiens : coopérer pour localiser le sous-marin

Nos observations mettent très vite en évidence que les acousticiens ne se contentent pas d'être des "oreilles d'or", et que ces opérateurs ne sont pas seulement dévolus à l'interprétation des signaux sous-marins et à leur transmission aux autres membres de l'équipage. Un zoom sur le schéma précédent montre que la tâche prescrite des acousticiens (encadré), est une vision réductrice que l'analyse ergonomique se doit de corriger. Les acousticiens mènent, eux aussi, et au sein de leur équipe, une activité de diagnostic collectif dont l'impact est crucial sur l'ensemble de la mission.

La realite activite equipe acoustique

Figure 2 Schématisation de l'activité de l'équipe acoustique

Dans l'objectif de fournir des informations précises sur la localisation du sous-marin à un temps t, les acousticiens ÒveillentÓ les bouées larguées en mer ; ces bouées captent des signaux qui peuvent émaner du sous-marin recherché ou pisté, ou bien de toute autre source sonore (bâtiments de surface, animaux marins, etc). Les moyens d'analyse sont multiples, comme par exemple la sélection de la gamme de fréquence la plus appropriée par rapport aux conditions physiques. Les choix de gammes de fréquence, comme tous les choix de traitements des signaux, sont généralement collectivement débattus. L'équipe se concerte également pour retracer l'historique de la situation, afin de sélectionner les bouées les plus susceptibles de se trouver sur la trajectoire du sous-marin. La répartition des bouées entre les acousticiens, afin que le maximum de bouées puissent être veillées, donne aussi lieu à des discussions. La coopération intervient à des moments décisifs de l'activité de pistage, et en particulier lors des étapes de raisonnement inférentiel, forme de raisonnement crucial dans l'établissement d'un point de vue causal du processus pour dresser une représentation du processus et comprendre son évolution (Hoc, 1991 ; Hoc & Amalberti, 1994, Rogalski & Samurçay, 1993 ; Samurçay & Delsart, 1994). Ce faisant, l'opérateur fait des pronostics sur le déplacement du sous-marin et se met donc en situation de pouvoir choisir très vite les actions appropriées au contrôle de sa route.

De la qualité de la coopération dépend la qualité des diagnostics et des pronostics, et donc la qualité des informations transmises, et par conséquent la réussite de la mission. Pourtant, cette activité coopérative entre acousticiens est méconnue et peu reconnue : méconnue car on sait mal ce sur quoi elle porte ; non reconnue, comme en témoigne l'absence totale d'outils d'aide à cette dimension coopérative de l'activité.



4. Analyser les collectifs de travail : apports théoriques

4.1. Coopérer, c'est gérer des interdépendances

On pense souvent, à tort, que coopérer, c'est oeuvrer pour un but commun. Or des acteurs engagés dans une activité collective ne partagent pas nécessairement le même but : quand bien même l'objectif général serait le même pour tous, la représentation du résultat à atteindre ne peut qu'être hétérogène et la poursuite de buts individuels est inévitable.

Ce qui caractérise mieux une activité collective, ce sont plutôt les interactions et les interdépendances qui prennent place entre les acteurs, en référence à des buts plus ou moins proches (Schmidt, 1991 ; Leplat, 1993). Cette interdépendance (Thompson, 1967) peut être séquentielle, lorsque les sorties d'un opérateur deviennent les entrées d'un nouvel opérateur ; elle peut être réciproque lorsque les sorties de chacun sont les entrées des autres (comme dans le cas de l'interdépendance entre production et maintenance) ; ce peut être aussi une interdépendance de mise en commun, dans laquelle chaque partie fournit une contribution particulière à l'ensemble.

L'interdépendance est donc centrale dans le travail coopératif. Les acteurs mutuellement dépendants doivent coordonner et intégrer leurs activités individuelles pour réaliser leur tâche (Schmidt, 1991). Un processus d'ajustement de la part des différents acteurs est donc nécessaire pour traiter les interférences et pour intégrer les résultats (Clarke & Smyth, 1993). La gestion des interdépendances se révèle aussi par la négociation d'enjeux sociaux, en particulier quand des expertises différentes sont requises (Sauvagnac, 1994).

4.2. Deux niveaux de coopération : coopération faible et coopération forte

Pour les coopérants, l'ajustement le moins coûteux à réaliser est de synchroniser leurs actions dans le temps. Cette synchronisation opératoire (Amalberti & al., 1992) vise à assurer la répartition des tâches entre les partenaires, séquencer les opérations à réaliser, et partager des ressources communes sur la base de règles d'interaction communes (Cru, 1988).

Un ajustement beaucoup plus coûteux à réaliser consiste à synchroniser les raisonnements. Dans notre cas, il s'agit de co-construire les stratégies de recherche et de pistage du sous-marin. Cette synchronisation cognitive a pour objectif de construire un référentiel opératif commun : il faut élaborer une représentation partagée de la situation et des moyens (données du problème, état courant du problème, hypothèses adoptées, etc) pour opérer les différentes étapes du raisonnement de manière concertée (Darses & Falzon, 1996). Les partenaires s'appuient aussi sur une compréhension intersubjective (Decortis & Pavard, 1994), qui se manifeste par des comportements verbaux et non-verbaux, des croyances mutuelles sur l'autre et des présupposés sur la compréhension de la situation. C'est ce qu'observent Heath & Luff (1994) : les opérateurs restent mutuellement attentifs à l'activité de l'autre, non seulement pour coordonner leurs tâches spécifiques mais également pour rassembler les informations précises et pertinentes nécessaires au fonctionnement du système.

4.3. La constitution de la coopération par les structures organisationnelles

L'organisation institutionnelle impose nécessairement une certaine structure au collectif de travail (Brehmer, 1991 ; Schmidt, 1994a&b), qui peut aller d'une forme lâche à une structure très hiérarchisée. Ici, la hiérarchie militaire de l'équipage (officiers, sous-officiers, etc) induit des modes de coordination entre les actions des membres de l'équipe assez rigides : l'équipe acoustique est sous la tutelle de l'officier coordinateur tactique (TACCO) auquel elle transmet les signaux interprétés. Le TACCO prend les décisions quant à la poursuite de la mission (forme et localisation des barrages de bouées, moments du largage, etc). Au sein même de la cellule acoustique, la structure hiérarchique impose que certaines phases soient dirigées par un des acteurs plutôt qu'un autre.

Cependant, cette structure hiérarchique se modifie en fonction des situations rencontrées. La division du travail devient souple, en particulier lorsqu'il faut Ògarder le contactÓ (lorsque le sous-marin a été localisé). L'équipe adopte une organisation de travail différente de la situation nominale afin de répondre à la charge de travail accrue, ainsi que pour réduire le coût de traitement des informations (Mariné et Navarro, 1980 ; Bourdon et Weill-Fassina, 1994).

Les modalités de coopération en sont évidemment affectées. Une structure organisationnelle favorisant la dimension verticale de l'activité collective conduira à des formes de coopération basées sur la requête, où un acteur sollicite un autre acteur (Zachary & Robertson, 1990) en vue d'obtenir simplement un résultat : la manière dont ce résultat sera obtenu ne le concerne pas. En revanche, une structure organisationnelle favorisant la dimension horizontale de l'activité collective conduira à des formes de coopération basées sur l'inférence : à partir du comportement d'un partenaire, un acteur déduit ce qu'il peut réaliser pour le satisfaire dans sa démarche (Zachary & Robertson, 1990). Ce type de situation suppose donc que les acteurs connaissent les objectifs de leurs partenaires, ainsi que l'évolution des activités engagées.



5. Le simulateur, garant d'une activité très proche de la réalité

Les missions d'entraînement que nous avons observées sont effectuées en simulateur et ont pour objectif d'entraîner l'équipage et favoriser sa cohésion. L'activité des acousticiens nouvellement recrutés est supervisée par un acousticien expérimenté, dont le rôle de formateur n'est cependant pas prédominant : on a constaté (Darses & Mundutéguy, 1998) qu'il assume surtout celui de coordinateur du contrôle du processus.

Le simulateur se présente comme une copie conforme de la carlingue des avions Bréguet ATL2 dont disposent les équipages de l'aéronavale : il reproduit l'environnement sonore et lumineux de l'avion. Les communications se font via un téléphone de bord. Jouxtant le simulateur, se trouve la salle des instructeurs qui disposent des retours d'écran de chacun des postes des opérateurs. Le déroulement de l'exercice et les décisions de l'équipage sont donc suivies pas à pas. Le comportement du sous-marin et les diverses données de la mission ont été préalablement programmés. Les instructeurs jouent, en temps réel, le rôle des différents acteurs extérieurs : communications avec le sous-marin, avec d'autres bâtiments ou d'autres avions.



6. Déroulement de l'étude ergonomique

Notre recherche s'est déroulée sur six étapes successives, dont nous rapportons ici seulement les points (iv) et (vi) :

(i) analyse globale de l'activité, sur la base d'observations comportementales dans le simulateur ;

(ii) appréciation subjective de l'activité sur la base d'entretiens conduits à la suite des debriefing d'exercice ;

(iii) étude de l'interdépendance entre les différents membres de la cellule JEZ, sur la base de l'analyse quantitative des flux de communication ;

(iv) évaluation de l'existence d'un savoir opératoire commun (v) analyse des marqueurs linguistiques

(vi) étude des épisodes coopératifs développés par les acousticiens au cours des trois grandes phases d'activité (phase de préparation du système technique, phase de veille et phase de pistage).



7. Quel savoir opératoire commun les acousticiens partagent-ils ?

La coopération nécessite le partage de savoirs opératoires communs : par une construction et une élaboration commune se définit un espace commun d'intersubjectivité, qui est justement l'intersection entre les différentes subjectivités. Mais le mode de construction de ces savoirs ne fait pas l'unanimité des auteurs : pour certains il s'agit de savoirs culturels alors que pour les autres, ce sont plutôt des savoirs conjoncturels. Pour les auteurs issus de l'éthnométhodologie, comme Sperber & Wilson, le concept "d'environnement cognitif partagé" permet de désigner, non pas les connaissances partagées par les agents, mais ce qu'ils peuvent potentiellement partager.

Afin d'instruire la question des ces savoirs communs chez les opérateurs acousticiens, nous avons procédé a des recueils de données spécifiques au cours de plusieurs exercices.

7.1. Méthodologie

Au cours de trois exercices, nous avons, lors du briefing avant mission, fait part aux opérateurs acousticiens de notre désir de les interrompre brièvement afin de leur demander d'effectuer un schéma succinct de la situation tactique telle qu'ils se la représentaient. La consigne stipulait de dessiner leur estimation de la position des bouées et de la route du sous-marin. Les schémas recueillis ont ensuite été comparés avec, d'une part la représentation de la situation élaborée sur la console TACCO, et d'autre part, avec la situation réelle telle qu'elle est figurée sur le retour de console des instructeurs.

Lors d'un des trois exercices, les opérateurs ont dû travailler en situation dégradée : le poste du TACCO était en panne, et l'équipage ne disposait donc d'aucun moyen de représentation visuelle de l'évolution de la situation.

7.2. Résultats

Les résultats montrent une différence très importante de niveau de détail entre l'opérateur de l'avant et l'opérateur de l'arrière. Ceci reflète l'importance de la proximité de la console tactique dans la construction des représentations de la situation. Cette proximité favorise largement l'élaboration de la dimension spatiale de la situation : en comparant les schémas produits par les opérateurs avec les photos de la console tactique, on s'aperçoit que la représentation de l'acousticien de l'avant est généralement plus proche de la réalité telle qu'elle est estimée par le TACCO.

Un élément remarquable également est la divergence entre les schémas. Le premier barrage sur le schéma effectué par A3 ne comporte que quatre bouées tandis que le second effectué par A2 en comporte trois au lieu de quatre : ces barrages incomplets sont justement ceux veillés par l'autre opérateur. Ce constat révèle que les deux opérateurs ont une très mauvaise représentation des bouées qui sont veillées par chacun d'entre eux. Ceci confirme le rôle fondamental de coordination du premier acousticien.

Un autre indice reflétant la grande méconnaissance de la dimension spatiale de la situation est le fait qu'un des opérateurs représente le barrage horizontalement tandis que l'autre le représente verticalement. Enfin, alors que nous avions donné pour consigne aux opérateurs de représenter la route du sous-marin, aucun des schémas produits ne fait figurer cette information.

En conclusion de cette expérimentation, nous sommes amenés à faire l'hypothèse d'un important déficit en terme d'information partagée par les opérateurs et d'une grande difficulté pour se repérer dans l'espace et dans le temps.


8. Analyse de l'activité coopérative des acousticiens

L'analyse des modes de coopération nous a conduit à développer une méthodologie d'analyse des dialogues sophistiquée, dont on ne donnera ici que les grandes lignes. Le lecteur intéressé pourra se reporter à Mundutéguy (1996) ou Darses & Mundutéguy (1998).

8.1. La méthodologie d'analyse

Outre les entretiens collectifs réalisés auprès de plusieurs équipages et les précieuses collaborations entretenues avec les cadres du simulateur, à la fois pour nous familiariser avec les connaissances techniques du domaine et pour analyser les situtations observées, nous avons eu accès à 10 exercices d'entraînement se déroulant dans le simulateur de la base aéronavale (chacun dure environ 3h30). Chaque exercice a été enregistré (audio et vidéo) afin de permettre une analyse des dialogues et des phases d'activités coopératives. C'est l'analyse de quatre de ces dialogues qui étaye les résultats présentés dans cette communication.

Nous avons isolé dans les protocoles verbaux les séquences au cours desquelles l'interaction coopérative entre deux ou plusieurs opérateurs était manifeste. Puis nous avons effectué un encodage de chaque énonciation sur la base des catégories générales suivantes (elles sont détaillées dans Darses & Mundutéguy, 1998) :

Grille de codage

Figure 3 Grille de codage des classes d'énonciation

On a conservé la succession des énonciations et des interlocuteurs. En revanche, on n'a pas pris en considération les marqueurs linguistiques fins (lexique, mode verbal, intonations, etc) tels qu'ils ont été repérés au cours d'une analyse antérieure (Léglise & Soulard, 1997).

Codage echange verbaux

Figure 4 Codage d'échanges verbaux, durant une phase de largage

L'encodage des séquences coopératives, telle celle que nous venons de donner en exemple, a permis ensuite de décrire différentes formes de coopération, selon les phases d'activité (configuration, veille ou pistage) dans lesquelles les acousticiens étaient engagés. Le codage des interlocutions est ensuite traduit en terme de coopération, comme on le montre dans la figure 5. Dans la section suivante, on a résumé et commenté toutes les manières de coopérer révélées par l'analyse.

Forme de cooperation

Figure 5 Mécanismes et formes de coopération développés pour gérer le système technique, durant les trois phases de l'activité (extrait du tableau de synthèse)

8. 2. Les différentes formes de coopération : résultats

Dans un premier temps, on a défini, sur la base des traitements décrits précédemment, trois formes principales de coopération. Puis on a caractérisé la forme de coopération utilisée lors de chacune des phases de l'activité (configuration, veille et pistage). Dans ce papier, on ne rapportera que le premier point.

8.2.1. La coopération verticale distributive

La coopération verticale distributive se caractérise par les mécanismes décrits ci-après. Cette coopération est liée à la structure hiérarchique ou à l'expertise. Elle apparaît durant les trois phases de l'activité (configuration, veille et pistage) et concerne la communication de résultats des traitements des signaux. Chaque opérateur poursuit son propre but de traitement et détection du signal, l'objectif commun étant de transmettre au TACCO des données fiables.

  • coordination d'activités de même nature effectuées en parallèle
  • gestion des modifications des attributions de tâches
  • contrôle des résultats par un acteur coordinateur
  • mise en commun des résultats pour transmission vers le TACCO
  • transmission des résultats dans l'objectif de tenir le contact et d'anticiper la route du sous-marin
  • communication des résultats, suivie d'un contrôle de l'état du système technique et d'une allocation de tâche
  • Cette coopération respecte la coordination prescrite par la structure hiérarchique de la cellule acoustique. Elle dépend directement de celle-ci, de la répartition de l'expertise dans la cellule acoustique, ainsi que du degré d'importance stratégique des informations détenues par les opérateurs accentue.

    8.2.2. La coopération verticale distributive avec négociation

    La coopération verticale distributive avec négociation est constituée des mécanismes suivants :

  • coordination d'activités de même nature effectuées en parallèle
  • négociation collective des traitements à effectuer
  • négociation collective de l'allocation des bouées
  • La coopération verticale distributive émerge au cours des périodes de gestion du système technique. La négociation oppose surtout JEZ1 et les deux autres acousticiens. Elle porte sur la distribution et le choix des objets du système technique (bouées, gammes de fréquence, type de plan de configuration).

    Ces négociations apparaissent de plus en plus fréquemment, au fur et à mesure que l'évolution du sous-marin est claire aux yeux des acousticiens aux consoles. Elles sont absentes durant la phase de configuration au cours de laquelle les opérateurs n'ont aucun contact avec le sous-marin. Elles apparaissent en phase de veille lorsque les opérateurs ont tenu le contact et possèdent une représentation de l'évolution du processus. Durant les phases de pistage, où les acousticiens possèdent une perception quasi-directe de l'évolution du sous-marin, elles sont fréquentes. Lorsque les choix de la cellule tactique ne correspondent pas à la représentation de l'évolution du processus des acousticiens, ces phases de négociations permettent de confronter les différentes représentations, afin de mettre en place un dispositif technique le plus performant possible.

    Cette forme de négociation restreint l'influence de la structure hiérarchique dans les choix de gestion du processus. Elle s'écarte du prescriptif en présentant une forme de collaboration au sein du collectif.

    8.2.3. La coopération horizontale collaborative

    La coopération horizontale collaborative est constituée des mécanismes suivants :

  • enrichir le référentiel opératif commun pour pouvoir comprendre l'état présent du processus
  • enrichir le référentiel opératif commun pour pouvoir interpréter les résultats ¥ mise en commun et interprétation des résultats pour comprendre l'histoire du processus,
  • mise en commun et interprétation des résultats pour décider des bonnes actions à entreprendre pour gérer le processus
  • élaboration d'une représentation du processus, qui peut être déclenchée par le TACCO ou spontanément déclenchée au sein de l'équipe
  • Cette coopération se réalise entre acteurs accomplissant des tâches de même niveau, et partageant la même tâche : JEZ1 et autres acousticiens, ainsi que TACCO et JEZ1 .

    La coopération horizontale collaborative est développée lors de la communication de résultats (en phase de configuration) puis, en veille et pistage, pour opérer les différents diagnostics collectifs (reconstruction du processus, évolution du processus, analyse et interprétation de signaux, dysfonctionnements du système).

    Ce type de coopération est réalisé lors des diagnostics collectifs, dans deux objectifs : la compréhension du processus qui permettra de reconstruire la route du sous-marin, et le choix de nouvelles actions pour anticiper son déplacement.

    La coopération horizontale collaborative limite l'influence de la structure hiérarchique. En s'efforçant de comprendre l'évolution du processus afin de mieux l'anticiper, les acousticiens dépassent le cadre de leur prescrit. Dès lors, leur connaissance plus ou moins exacte de l'évolution du processus peut les amener à proposer des changements dans le dispositif technique, voire contester les choix tactiques de la hiérarchie.



    9. Quelles recommandations pour un futur dispositif d'aide à l'activité acoustique ?

    Les recommandations ergonomiques pour la conception d'un futur dispositif d'aide à l'activité acoustique répondent à l'idée que celui-ci doit intégrer une dimension coopérative qui autorise les acousticiens à mieux réaliser ces activités qu'ils mènent actuellement sans aucun système d'aide.

    Sur la base des mécanismes de coopération que nous avons identifiés, on peut esquisser les fonctionnalités de coopération de ce futur système, en fonction des phases de l'activité. Trois grandes classes d'outils peuvent être imaginées, qui répondent aux besoins suivants :

  • outil d'aide à l'allocation dynamique des tâches
  • outil d'aide à l'établissement d'une représentation commune (représentation tactique en particulier) ayant une capacité de représentation évolutive des résultats
  • outil d'aide au partage horizontal des informations qui atténue la transmission verticale des données
  • 9.1. Améliorer les conditions de la coopération verticale distributive

    Nos recommandations pour améliorer les conditions de la coopération verticale distributive portent sur la phase de gestion du système technique

    Recommandation 1: Afficher automatiquement sur la console du TACCO (et à sa demande) les bouées veillées et le poste sur lequel elles sont veillées (poste avant ou poste arrière). Un repérage graphique (par un symbole ou une couleur) doit permettre au TACCO de s'adresser directement à l'acousticien concerné lorsqu'il souhaite avoir des informations précises Ñou une confirmationÑ sans être obligé de s'adresser au premier acousticien qui ensuite retransmet. En effet, nous avons pu observer que dans ce type d'échange, le premier acousticien sert souvent d'intermédiaire et passe la parole à l'opérateur qui "à le contact" et qui, seul, est en mesure de répondre précisément au TACCO pour décrire un effet cinématique par exemple. Ce repérage graphique simplifierait donc les échanges entre le TACCO et les JEZ et déchargerait le premier acousticien d'un rôle d'intermédiaire qui également peut être l'occasion d'une perte de temps (dans les phases de pistage en particulier).

    Recommandation 2: Faire apparaître en temps réel sur le poste du premier acousticien les bouées larguées (et identifiées) par le TACCO Au cours de la phase de largage des bouées, le TACCO se consacre avant tout aux relations avec le pilote et à l'annonce des "top largage". Or les acousticiens dans cette phase souhaitent connaître le plus rapidement possible (en temps réel) quelles sont les identifications des bouées larguées. Pour cela, le premier acousticien interrompt en permanence le TACCO pour connaître ces identifications. Un tel dispositif, à destination du premier acousticien, qui ensuite se charge de la répartition des bouées entre les deux autres opérateurs, nous paraît donc en mesure d'améliorer la fiabilité des échanges et de décharger le TACCO ponctuellement. Cette évolution n'entraînerait certainement pas la disparition des confirmations via le téléphone de bord qui pourraient cependant être faites seulement à l'issue du largage de l'ensemble du barrage.

    9.2. Améliorer les conditions de la coopération verticale distributive avec negociation

    Nos recommandations pour améliorer les conditions de la coopération verticale distributive avec négociation portent sur la phase de gestion du système technique

    Recommandation : Intégrer aux postes de travail des JEZ un outil d'aide à la gestion des chenaux : cette fonction est actuellement faite manuellement et requiert un temps important qui pourrait être consacré à des tâches plus en rapport avec la mission. Améliorer le travail collectif c'est aussi décharger les opérateurs des tâches collectives qui sont uniquement en rapport avec l'"administration du système". C'est pourquoi la gestion automatique des chenaux devrait améliorer les conditions du travail coopératif en réduisant en partie la charge de travail.

    9.3. Améliorer les conditions de la coopération horizontale

    9.3.1. Lors des diagnostics collectifs

    Recommandation 1 : Insérer une visu au centre des deux postes , perceptible par les trois opérateurs acousticiens et présentant clairement et simplement une image de référence dynamique de la situation sur zone : le barrage de bouées, la route du sous-marin estimée par le TACCO et la situation de surface. Cette image serait visible par les deux opérateurs et permet d'améliorer les conditions du diagnostic collectif. Cette visu n'est qu'informative, elle ne doit pas nécessiter de manipulations supplémentaires sur le système de la part des opérateurs. Son rôle est de contribuer à l'élaboration de savoirs, communs aux opérateurs, savoirs dont on pu a montré les limites actuelles. Ce manque est actuellement compensé par de nombreux échanges verbaux, dans le téléphone de bord essentiellement, concernant les barrages de bouées ; ces échanges devraient donc diminuer grâce à l'introduction d'une telle visu et la qualité des communications dans le téléphone de bord devrait en être améliorée.

    Recommandation 2 : Pouvoir transmettre d'un poste à l'autre un extrait de signal via le système directement et simplement : l'opérateur désigne une zone sur un lofar par exemple (par un drague avec la boule roulante) et, par la désignation d'une touche de fonction, transmet l'extrait de signal sélectionné sur le poste de l'autre opérateur. Ce dernier est alors informé de la présence d'une information qu'il peut aller consulter s'il le souhaite. C'est une coopération horizontale au cours de la phase d'analyse et d'interprêtation des signaux (diagnostic collectif). Cette aide est en complète relation avec la précédente : elle doit également améliorer l'analyse visuelle comparative des signaux et limiter les déplacements des opérateurs vers l'autre poste. Son rôle est également d'historiser des signaux "de référence" qui peuvent ensuite être rappelés (comme pour une hard copy). Tout l'intérêt de cette "fonction" est lié à sa simplicité de mise en Ïuvre : l'opérateur doit pouvoir trés simplement ( par un nombre d'actions élémentaires limité) transmettre une image vers l'autre poste SADANG.

    9.3.2. Lors de l'analyse des résultats

    Recommandation 1: Donner la possibilité aux acousticiens d'effectuer des hard copies d'écrans pour pouvoir ensuite faire des analyses visuelles comparatives. L'analyse visuelle est particulièrement importante dans le travail des acousticiens : c'est une compétence essentielle qui distingue les opérateurs novices des opérateurs expérimentés. Or, les systèmes actuels évoluent vers une utilisation de moins en moins importante du papier (abandon des rank pooling). Il ne s'agit pas ici de remettre en cause cette tendance mais de proposer un moyen ponctuel de garder la trace papier d'une signature ou d'une évolution particulière pour ensuite pouvoir l'exploiter au vu des nouvelles fréquences qui apparaissent. La possibilité de se référer visuellement au signal passé doit également améliorer le travail collectif dans tous les cas où les contacts sont comparés d'un poste de travail à l'autre : aujourd'hui les opérateurs disent qu'ils se déplacent pour "voir" le contact sur l'autre poste Ñsurtout lors du premier contactÑ une trace papier permettrait donc de limiter ces déplacements et d'améliorer les comparaisons avec les contacts ultérieurs.

    Recommandation 2 : Disposer d'un moyen d'historiser le signal pour pouvoir le revisualiser plus tard au cours de la mission (prévoir environ 20 mn de signal) Une grande partie des raisonnements effectués par les acousticiens repose sur la mémoire visuelle. C'est pourquoi, nous estimons qu'un support supplémentaire, permettant simplement (par des manipulations aisées) de rejouer le passé, pour comparer le signal perçu avec le signal enregistré précédemment, nous paraît constituer une amélioration substancielle.

    Recommandation 3 : Disposer d'un moyen d'enregistrement du signal issu des récepteurs afin de pouvoir l'analyser a posteriori dans une configuration différente : en difar par exemple ou dans une autre bande d'analyse. Il s'agit avec cet outil, de permettre aux opérateurs d'affiner leur analyse, voire de lever des doutes, dans le cas où ils considèrent pouvoir configurer le système différemment et retravailler sur un signal enregistré précédemment mais exploité avec d'autres paramètres. Cette possibilité suggère pour le système l'enregistrement brut des données issues des récepteurs. Un tel outil ne doit pas être fréquemment mis en Ïuvre mais servir dans les phases critiques, lorsque les hypothèses de pistage sont invalidées ou en veille lorsque la gamme est trop étroite lors de la première analyse.



    Conclusion

    Cette étude a mis en évidence l'importance et la nature des activités coopératives dans l'équipe acoustique. C'est sur la base de ce constat, et à partir de la modélisation de ces activités coopératives que nous avons préconisé des recommandations ergonomiques pour un futur dispositif. La prolongation naturelle de cette étude serait de réaliser des évaluations de ces recommandations, en collaboration directe avec les concepteurs du futur système.



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